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Le corps sait : la reconnexion au corps pour retrouver la sécurité en soi et mieux être en lien

  • Photo du rédacteur: Caroline St-Onge
    Caroline St-Onge
  • 24 juin
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 sept.

Femme marchant pieds nus sur le sable, symbole de reconnexion au corps et de sécurité intérieure pour mieux être en lien.

Certaines périodes de la vie nous confrontent à un sentiment d'impuissance, de perte de repères. On se sent désorienté·e, coupé·e de soi, vidé·e. Pourtant, même dans ces moments sombres, le corps sait. Il conserve en lui une sagesse précieuse, une intelligence profonde qui ne demande qu’à être écoutée.


C’est ce que j’ai découvert à travers mon parcours en yoga, puis plus intensément encore dans ma pratique du Somatic Experiencing. Le jour où j’ai choisi de laisser mon corps me guider plutôt que de lutter, quelque chose a changé. Un nouveau lien est né, plus enraciné, plus doux. Et ma reconnexion au corps a transformé ma façon d’être en relation — avec moi-même, avec les autres, avec la vie.


Quand le corps garde les traces du passé

Dans nos sociétés modernes, l’esprit est souvent sursollicité. On analyse, on veut comprendre, expliquer, résoudre. Mais face au trauma, ce langage mental atteint ses limites. Le corps, lui, se souvient. Il porte l’empreinte des événements passés dans ses tissus, ses tensions, son souffle.


Quand l’histoire devient trop lourde, trop douloureuse, le corps se protège instinctivement. Il peut se figer, se contracter, se couper de certaines sensations ou émotions. Il réduit l’intensité pour éviter l’effondrement. Ce ne sont pas des failles, mais des mécanismes de survie, ancrés dans une sagesse corporelle profonde.


Créer un lien à partir de la reconnexion au corps

Lorsque la coupure est trop grande, la première étape est de recréer du lien avec soi, doucement, sans forcer. Cela commence par la reconnaissance que le corps ne ment pas, qu’il détient une vérité vivante, enracinée dans le présent.


Des signes courants d’un lien rompu au corps sont :


  • Sensation d’être « ailleurs » ou absent·e

  • Impression de flotter au-dessus de soi

  • Engourdissement, lourdeur, froid chronique

  • Difficulté à ressentir de la joie ou de l’élan

  • Peur d’être abandonné·e, de se faire envahir

  • Tensions persistantes, fatigue inexpliquée


À l’inverse, lorsque le lien se restaure, la vie circule à nouveau. Le souffle devient plus ample, les sensations remontent à la surface. Il peut y avoir de la fatigue, des bâillements, une chaleur soudaine, des frissons, une sensation de calme ou de soulagement.


Une cliente résistait à l’idée de faire le tri dans sa garde-robe. Derrière ce blocage, une grande lassitude a émergé… puis un souvenir : celui d’un frigo vide, dans l’enfance. Elle a compris que le fait de conserver des objets inutiles répondait à un besoin inconscient de sécurité matérielle, pour compenser une sensation ancienne de manque. Ce jour-là, le corps a pu libérer une mémoire.


Le corps choisit toujours la meilleure adaptation

La survie est la priorité absolue du système nerveux. Si une réponse automatique s’est installée — figement, dissociation, hypervigilance — c’est que le corps a estimé que c’était la meilleure option dans les circonstances.


Le problème n’est donc pas la réaction, mais son maintien dans le temps, alors que le danger est passé. La bonne nouvelle? Ce qui a été appris peut être transformé. Le système nerveux, comme le reste du corps, a une capacité d’adaptation incroyable — encore faut-il lui offrir les bonnes conditions.

Et c’est là que les pratiques somatiques entrent en jeu.


Le Somatic Experiencing : une voie vers la réparation

Le Somatic Experiencing (SE) est une approche douce et profonde, centrée sur la physiologie du trauma.


Elle permet :


  • De s’orienter à nouveau dans son environnement

  • De développer ou retrouver ses ressources internes

  • D’agrandir sa fenêtre de tolérance face au stress

  • D’aborder les sensations, émotions et images liées aux événements passés

  • Et surtout, de permettre au corps de relâcher ce qu’il a emmagasiné afin de résoudre progressivement le trauma


Grâce à SE, il devient possible de revenir à soi, un pas à la fois. Et le lien à l’autre se transforme aussi.


Se reconnecter pour mieux choisir ses relations

Quand une personne se reconnecte à elle-même, tout change : elle sait mieux ce qu’elle veut, ce qu’elle ne veut plus. Elle devient capable de faire des choix plus justes, d’attirer des relations plus saines, alignées avec ses valeurs.


Il se peut que le cercle social change — il se resserre, mais devient plus nourrissant. On s’entoure de personnes plus conscientes, plus respectueuses. Et la qualité des liens s’en trouve grandie.


Quand on est plus solide à l’intérieur, on ose dire non. On met des limites. On exprime ce qui est là, sans peur d’être rejeté·e ou abandonné·e.


Le corps est notre refuge

Il n’est jamais trop tard pour revenir à soi. Même si la coupure est ancienne, même si le lien semble perdu, il peut toujours être rétabli. Le corps ne trahit pas : il attend qu’on l’écoute.


Il est notre refuge, notre allié le plus fidèle. Il nous accompagne depuis le début, et nous accompagnera jusqu’à la fin. Il mérite qu’on en prenne soin.

Prendre soin de son corps, c’est comme nourrir un feu sacré : il a besoin d’attention, de présence, de constance. Lorsqu’il est bien entretenu, il éclaire tout ce qui l’entoure.


Quand on répond à ses besoins (alimentation, mouvement, repos, écoute), il nous le rend au centuple. Il crée la vie, la transforme, la soutient.


En conclusion : la reconnexion est un chemin, pas une destination

Se reconnecter à soi n’est pas un exploit à accomplir, mais un processus vivant, qui demande de la douceur, de la patience et parfois de l’accompagnement. Le corps connaît le chemin. Il n’attend qu’un pas de notre part.

Ce lien intérieur retrouvé devient la base d’un lien plus sain avec les autres, même dans des situations d’attachement complexe ou d’aliénation relationnelle subtile.


Et un jour, presque sans s’en rendre compte… on se sent vivant·e.

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