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Relations toxiques : comprendre leur impact et retrouver sa souveraineté intérieure

  • Photo du rédacteur: Caroline St-Onge
    Caroline St-Onge
  • 27 juin
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 sept.

Plante en pot devant une fenêtre entre deux rideaux fermés, image symbolique de l’isolement et de la solitude dans une relation toxique, mais aussi de la résilience et de la recherche de lumière.

Certaines relations laissent des marques invisibles. Elles s’infiltrent lentement dans notre quotidien, nous vident de notre énergie et nous déconnectent de notre essence. Ces liens, empreints de contrôle, de manipulation ou de domination subtile, sont ce qu’on appelle des relations toxiques.


Qu’est-ce qu’une relation toxique ?

Une relation toxique repose souvent sur une dynamique de pouvoir. L’un cherche à conserver une supériorité sur l’autre en utilisant la communication non pas pour se relier, mais pour manipuler, obtenir un avantage, ou maintenir l’autre dans la confusion.Dans ce type de lien, l’autre devient un objet, un outil au service d’un besoin de contrôle.


Le plus souvent, cette dynamique ne s’installe pas brutalement. Elle s’insinue progressivement, après une phase de « grooming » — où la personne toxique séduit, rassure, comble les besoins… pour ensuite introduire graduellement des comportements malsains.La personne ciblée devient alors prisonnière d’une emprise émotionnelle qui l’éloigne de sa réalité intérieure.


Dissonance cognitive : c’est le conflit intérieur entre ce que l’on ressent et ce que l’on croit devoir ressentir. Dans une relation toxique, cela se traduit par une confusion persistante, entre l’intuition qui signale un danger… et le discours de l’autre qui le nie.


Quels sont les effets sur le corps et le système nerveux ?

Dans une telle relation, le corps est en alerte constante. Il est bombardé de micro-stress répétés, comparables à des injections de poison à petite dose. Le système nerveux sympathique (celui qui active le stress) est constamment sollicité, sans repos.


Ce climat d’insécurité chronique entraîne :

  • De l’épuisement, de l’insomnie ou des maladies physiques

  • Des troubles psychosomatiques ou auto-immuns

  • Une hypervigilance constante (être toujours sur le qui-vive)

  • Une perte du sentiment de réalité, de la joie, de la confiance

  • Une dissociation : on se coupe de son corps pour survivre à ce qui est trop douloureux


Progressivement, la personne se sent vidée, coupée d’elle-même, incapable de ressentir, ou bien confuse, honteuse, paralysée.


Pourquoi reste-t-on dans ces relations toxiques au profit de notre souveraineté intérieure?

Parce que c’est souvent familier.


La dynamique réactive des blessures anciennes, issues de nos liens précoces. Parce que la personne toxique a, au départ, présenté une image séduisante, qui venait combler un manque profond. On espère retrouver cette version idéalisée, même si elle n’a jamais existé.


Parce que la honte nous pousse à excuser les comportements malsains. Et parce que lorsque le lien au corps est affaibli, les signaux d’alarme ne sont plus perçus.


Le système nerveux se fige, se protège, mais au prix de notre clarté intérieure.

Et aussi parce que les options (fuir, combattre) ne semblent pas accessibles : on dépend de l’autre, on est lié par des enfants, un travail, une histoire partagée.


Alors on s’adapte, on s’éteint.


Comment en sortir ?

Il faut souvent un élément déclencheur. Une prise de conscience, un événement externe qui perturbe la routine.


Ensuite, il faut prendre du recul, observer les faits, documenter les comportements toxiques, nommer ce qui ne va pas. Se renseigner, se faire accompagner. Et surtout, se traiter avec compassion : rien n’est de notre faute.

Revenir à soi demande de la douceur, mais aussi du courage. Les approches somatiques comme le yoga, la respiration, la relaxation ou le Somatic Experiencing permettent de reconnecter à ses ressentis, petit à petit.

Ce processus aide à sortir du figement en accueillant d’abord l’état de figement lui-même. On apprend à le ressentir, à l’honorer, puis à repérer le mouvement vivant encore présent ailleurs dans le corps. Et quand l’énergie peut enfin circuler, le corps retrouve sa capacité à libérer la tension accumulée.


Comment reconstruire sa sécurité intérieure ?

Le premier pas est de diminuer la charge de stress. S’orienter, trouver ses ressources (internes et externes), créer des espaces de pause dans son quotidien.Cela peut devenir une hygiène de vie, même à petite dose.

Puis vient le temps de rebâtir sa bulle, définir ses limites, ce que l’on accepte, ce que l’on ne veut plus. Apprendre à dire non, à prendre du recul avant de répondre, à prioriser son bien-être.Et surtout : renoncer à plaire ou à être validé par l’autre.


Le corps est la clé. Il a retenu la charge, les tensions, les émotions difficiles. Il est donc le seul capable de les libérer.Il est à la fois la porte d’entrée et la sortie du trauma.


Et une fois le trauma résolu, le corps, dans son intelligence naturelle, amorce sa propre réparation. Car la vie, c’est le mouvement. Et le mouvement, c’est la guérison.


Un message d’espoir

Vivre une relation toxique ne fait pas de nous une victime à jamais. C’est une expérience humaine, certes douloureuse, mais riche d’enseignements. Elle peut nous faire grandir, nous éveiller à nous-mêmes, transformer notre regard.


La relation toxique est parfois un cadeau mal emballé. On ne s’en rend compte qu’après coup.


Ce processus de libération demande patience, tendresse, régulation.

La patience de comprendre qu’il faut du temps. La tendresse de se reconnaître digne d’amour. Et la régulation pour que le corps retrouve son rythme naturel. Au bout des relations toxiques, il y a aussi notre souveraineté intérieure.



Et surtout, oui, des relations saines sont possibles.


Quand notre monde intérieur guérit, nos choix changent. Nos relations aussi. On développe un radar, une clarté, une maturité émotionnelle qui permettent de se respecter et de s’ouvrir à l’autre autrement.

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